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29 mars 2014

Aspects pratiques Île Maurice



Le climat (décembre-janvier)

Jusqu'à l'arrivée du cyclone, il a fait super beau et chaud. Et même si le soleil cogne, la chaleur n'est pas étouffante car il y a beaucoup de vent sur les côtes. Par contre dans l'appart on était bien contents d'avoir la clim et le ventilo pour pouvoir s'endormir tranquillement (on coupait en pleine nuit). Les cyclones sont apparemment très rares à Maurice, ça a été un coup de malchance...Heureusement il était faible, donc on a juste eu de très grosses averses et des rafales de vent pendant une journée et une nuit complètes. Après ça, le temps était plus incertain : il y avait des belles éclaircies entrecoupées d'averses, ou bien c'était nuageux.

Ah ce ciel bleu...


La conduite et le scooter

En période de nouvel an, il ne restait plus une seule voiture de disponible! Au final ça a été un mal pour un bien car on s'est éclatés avec le scooter. Ils ne les brident pas donc vous pouvez pousser facile à 110km/h sur l'autoroute. Par contre niveau sécurité c'est pas trop ça, les casques sont pourris; j'étais obligée de remettre le mien en place sans arrêt tant il partait en arrière...Et puis comme c'est chiant de devoir enfiler un jean sur le short, je ne le faisais que sur les grandes distances...A partir du 1er janvier ils ont imposé le port du gilet jaune fluo jour et nuit, c'est du plus bel effet! (et vous êtes arrêté systématiquement si vous ne portez pas votre habit de lumière!).

Point de vue distance, on a tout fait en scooter. Les grandes routes sont très bonnes, les petites ont pas mal de nids-de-poule mais ça va. Globalement les gens conduisent assez bien, mais quand vous êtes en scooter vous avez l'impression de ne pas vraiment exister : on vous frôle et on vous colle sur les ronds-points, ça peut être assez effrayant. Il n'y a qu'une fois où j'ai vraiment flippé, c'était le jour du nouvel an et des abrutis ont eu la bonne idée de nous balancer des pétards à plus de 100km/h!!

Ne vous fiez pas aux forums où on peut lire qu'il faut être suicidaire pour louer un deux-roues, c'est faux (pour ceux qui connaissent, la conduite à Maurice m'a fait penser à celle dans le Sabah au nord de Bornéo). C'est sûr qu'on aurait carrément préféré louer une moto mais on n'a pas trouvé (peut-être en demandant directement à des particuliers? Une grande part des Mauriciens circule en effet à moto). Il y avait juste des Harley-Davidson disponibles à la location, mais à 200 euros la journée ça aurait légèrement explosé le budget!



Les gens

Dans l'ensemble on a trouvé les Mauriciens absolument charmants. Même si la pauvreté se sent, on n'a pas eu l'impression d'être des porte-monnaie. A Grand Baie on se fait un peu arnaquer dans les paillotes le long de la plage (ils pratiquent le double prix : local et étranger); mais ce n'est pas bien grave. Presque tout le monde parle couramment français (pour info, la langue officielle est l'anglais). On a beaucoup sympathisé avec un petit jeune qui tenait une échoppe de restauration rapide; il nous a raconté tout plein de choses sur sa vie et sur son pays en buvant des coups, c'était vraiment intéressant et sympathique. 

Je savais que Maurice était un melting pot mais j'ai été surprise de la prégnance de l'hindouisme et de la culture indienne, ceux-ci représentant près de 70% des habitants! Il y a d'ailleurs 150 temples sur l'île. Les chrétiens constituent un quart de la population et les musulmans 16%. Il y a aussi une communauté chinoise. Je trouve que Maurice est un bel exemple de coexistence religieuse pacifique. On sent un réel respect, et de l'avis même des habitants il n'y a que peu de tension entre les différents groupes. On l'observe d'ailleurs au travers de la disposition géographique des lieux de cultes puisque temples, églises et mosquées sont à quelques pas les uns des autres.



Le nouvel an

A Grand Baie, l'on fête le nouvel an comme il se doit. Tout le monde s'habille, les restos proposent des menus spéciaux (il faut réserver à l'avance dans les plus cotés) et il y a un feu d'artifice à minuit. On a mangé les pieds dans le sable dans une petite paillote, mais finalement ce n'était pas terrible. J'avoue que je ne garde pas un super souvenir, mais c'est parce que je déteste ce type d'ambiance. Jusqu'à ce que ma grand-mère adorée ne nous quitte, je le fêtais avec elle et Fabien au fin fond de la Creuse où il n'y avait pas l'ombre d'un pétard. Donc là avec les gens alcoolisés qui hurlaient et les pétards de partout (j'étais terrorisée, je n'en ai jamais entendu d'aussi gros de ma vie), je ne me sentais pas super bien et j'étais soulagée de rentrer à la maison. Oui je sais, je suis une vielle rabat-joie, j'assume...


Les plages et les randos

Sans surprise, les plus belles plages (Mont Choisy, Trou aux Biches, Flic en Flac...) sont prises d'assaut par les touristes. Néanmoins c'est sympa d'y faire du footing tôt le matin et accessoirement de profiter ensuite des installations des hôtels (transats, etc.). On trouve de mignonnes petites plages bien moins fréquentées un peu partout, il suffit de se balader.

Les randos c'est une autre histoire! J'ai été déçue car il y a des coins absolument magnifiques mais ils n'ont pas vraiment développé cette activité : soit il n'y a pas de trails, soit ils souffrent d'une absence quasi totale de balisage. C'est franchement dommage...On a quand même kiffé notre rando dans les cascades de Tamarin, mais vu comme on a galéré on n'a pas réitéré l'expérience dans le parc national des gorges de Rivière Noire (d'autant que le Lonely spécifiait que les chemins étaient mal indiqués). En tous les cas, équipez-vous de bonnes chaussures car le terrain en forêt est glissant (franchement boueux par temps de pluie) et prévoyez un bon répulsif anti-moustiques.



Notre appart

Bien loin des complexes hôteliers super chics, notre petit appart (Villa O'soleil appartments) ne payait pas de mine et pourtant on l'a adoré! Déjà il était situé dans un petit quartier excentré de Grand Baie qui faisait village de pêcheurs, donc avec très peu de touristes et à deux pas d'une adorable petite plage quasi déserte (footing tous les matins, j'y ai pas coupé!). La plupart des résidents étaient mauriciens. Les gérants sont absolument adorables, ils nous ont accueillis à bras ouverts.

Bon après c'est sûr qu'il ne faut pas y aller pour le luxe, la baignoire qui servait de piscine faisait toute délabrée (on a pas mal discuté avec le type chargé de l'entretien et il nous a limite déconseillé de nous y baigner lol) et c'était sommaire, mais l'appart était spacieux, la literie confortable et la salle-de-bain très agréable. En plus il y avait une station service et un centre commercial super sympa à quelques minutes à pieds (avec des cafés-restos en terrasse), donc parfait pour faire le plein, les courses et boire un verre. Que demande le peuple...

La vue sympa sur sur un champ de canne à sucre
 On est loin du 5 étoiles :p
 La déco très colorée, kitsch mais au moins c'était gai!


La nourriture et les restos

La nourriture mauricienne est franchement délicieuse, on s'est régalés! Il y a beaucoup de mix entre les saveurs indiennes et créoles, je vous laisse imaginer le résultat...On trouve aussi pas mal de cuisine chinoise. Les plats typiques sont le vindaye et le rougail, qui piquent juste ce qu'il faut. Les aliments de base sont le poulet, les fruits de mer (mention spéciale au poulpe, miam miam), les poissons, le riz et les nouilles.

On trouve aussi beaucoup de grillades. On n'a pas goûté les fameuses langoustes car ça coûtait vraiment une blinde et surtout parce qu'elles n'étaient proposées que dans les restos (et pas dans les petits stands de grillades qu'on trouve un peu partout, notamment près des plages). On mange très bien pour quelques euros dans les échoppes, d'autant que la nourriture servie est fraîche.

Je vous déconseille les restos "pour Occidentaux", genre en bord de plage et qui font assez classe. Le cadre est sympa comme tout mais la nourriture y est moyenne et chère. Pour info le restaurant "Le rougail" (à Grand Baie) est une arnaque, on a attendu trois plombes (apparemment il y avait un problème de personnel en cuisine ce soir-là mais c'était vraiment abusé) pour des plats corrects après lesquels on avait encore faim (j'avoue qu'en tant que boxeurs on a coutume de s'enfiler des bonnes plâtrées, mais quand même!). Mention spéciale en revanche à "La terrasse", fin et copieux où on a mangé deux fois (seuls bémols, il est en bord de route et comme il est conseillé dans le Lonely il n'y avait quasiment que des Occidentaux).

Les ananas qu'on déguste comme une bonne glace


L'île Maurice sans gluten et sans lactose

Je vais de mieux en mieux au niveau de mes intolérances (j'ai réintroduit plein de trucs comme les tomates, le melon, le tofu, les épices, etc. que je digère maintenant sans problème, sûrement car mon intestin a pu se réparer faute d'agressions perpétuelles ces dernières années) donc j'ai pu me faire plaisir. Pour le coup j'ai vraiment eu l'impression d'être -quasi- comme tout le monde, c'était trop cool :)

En ce qui concerne le gluten, c'est avant tout des bains de friture qu'il faudra vous méfier pour éviter les contaminations croisées (ils servent pas mal de samossas). Pour info, les "mines" désignent les nouilles (à base de blé). Comme ils utilisent beaucoup d'aliments frais, on n'a pas trop à se soucier des dérivés (glucose, maltodextrine et compagnie). Pour le lactose il n'y a que la cuisine indienne pour laquelle il vaut mieux demander des précisions, de nombreux plats contenant en effet du ghee (beurre clarifié). 

Je n'ai eu aucune difficulté à manger (heureusement car je n'avais même pas trimballé mes boîtes de thon de survie!); de toute façon on trouve beaucoup de riz et de grillades -poulet, fruits de mer- tel que mentionné précédemment. Comme d'hab il n'y a que pour le petit-déjeuner que ça coince, mais vu qu'on avait l'appartement je me suis préparée mes propres trucs à partir des ingrédients que j'avais ramenés de Paris (en général je réalise des choses simples dont je connais les recettes par cœur: crêpes, pancakes, mug'cake au chocolat, mug'cookie, etc.). Je fais par ailleurs toujours une petite commande de biscuits sur Allergora avant de partir, pas terribles mais je ne peux pas me passer de goûter...

Crêpes au cacao avec bananes caramélisées et pépites de chocolat,
on a connu pire comme petit-déj^^

Et voilàààà, vous savez tout!

15 déc. 2012

Aspects pratiques Île de Skye



Se rendre sur l'île de Skye 

L'aéroport le plus proche est celui d'Inverness. La seule compagnie qui le dessert est Flybe. Mais c'est de la grosse arnaque car ils vous font payer les bagages par segment de vol; autrement dit comme il y a une escale vous payez quatre fois en comptant l'aller et le retour! Au total ça nous revenait à près de 450 euros par personne, quasiment le prix de notre dernier vol pour le Japon! Faut pas pousser mémé dans les orties, du coup on a pris un vol pour Glasgow où on a ensuite loué une voiture.

Il faut compter environ cinq heures sans se presser pour arriver sur l'île. De notre côté, vu qu'on aime bien vadrouiller en chemin, on a coupé le trajet en deux en dormant sur la route. Il y a des trucs sympas à faire et on passe par de jolis paysages.




Le climat (septembre)

Après un mois passé aux Açores on pensait qu'on était vaccinés, que nenni mes amis! Le temps écossais est vraiment...unique. Je comprends maintenant l'adage selon lequel il faut être écossais pour pouvoir vivre là-bas. Les photos sont trompeuses car on ne sortait l'appareil que lorsqu'il faisait beau. En réalité il pleuvait en moyenne tous les quarts d'heure; et puis alors la bonne grosse douche parfois agrémentée de grêlons....Subitement le soleil se remettait à briller, et paf rebelotte il pleuvait à nouveau! Tout ça avec un vent à vous glacer les os.

Du coup c'est assez difficile de s'habiller. Il faut bien sûr impérativement prévoir un haut et un bas de K-way, mais aussi des choses plus légères car lorsque le soleil brille on est limite en tee-shirt.

Il n'y a eu qu'une seule journée où on n'a rien pu faire: c'était la tempête non-stop pendant vingt-quatre heures. Mais j'ai l'impression que c'est assez rare, pour mauvais que soit le temps, il est surtout changeant.


Les gens

Je pensais que les Ecossais seraient un peu bourrus, eh bien ils étaient adorables! Ils étaient accueillants, souriants, toujours prêts à nous aider, bref on gardera d'eux un excellent souvenir.


Les randos

On avait commandé sur Internet le guide "The isle of Skye" (Cicerone) et il est vraiment pas mal. Il propose de nombreux trails de difficulté variable. Par contre il a un gros inconvénient : il n'y a pas de carte générale (ou au moins qui reprenne les parties de l'île) situant les trails. Du coup des fois on a eu franchement du mal à les localiser, et il y en a un qu'on a même dû abandonner faute de trouver le point de départ....C'est d'autant plus problématique que dès qu'on s'éloigne des sentiers les plus touristiques, il n'y a pas d'indication.

On a fait de belles balades (notre préférée: les Quiraing), les paysages sont extrêmement sauvages et d'une grande beauté. Leur état général est assez bon malgré les intempéries (prévoyez évidemment des chaussures de rando étanches; de notre côté on n'a pas sorti les bâtons). 

En tous les cas si vous aimez les animaux vous serez servi entre les moutons, les vaches et les phoques!


La voiture

Incroyable mais vrai, la location de voiture ne comporte aucune assurance (vous pouvez rouler là-bas sans être assuré!), il faudra donc en rajouter une sur place dans le prix.

Fabien a l'habitude de rouler à gauche au Japon, donc on n'a pas eu de problème. Il n'y a qu'à Glasgow où on a eu quelques frayeurs avec les ronds-points...On avait emprunté le GPS de mon père mais on peut très bien faire sans en se débrouillant avec une carte, car c'est assez bien indiqué. Par contre il nous a été bien utile pour localiser les stations d'essence (y en a quand même pas mal).

Il faut faire très attention aux animaux car il y a des moutons absolument partout. Ils trottinent ou font la sieste sur le bas-côté et sur la route, voire surgissent d'un bond! Idem pour les vaches qui se baladent  toutes seules.



A part sur les grands axes, les routes n'ont qu'une seule voie; donc il faut se ranger sur les passing place. Mais les conducteurs sont très courtois; presque un peu trop d'ailleurs car parfois chacun se rangeait en attendant que l'autre passe, on aurait dit les Dupond Dupont!




Le logement

Sur la route on a dormi à deux endroits différents:

A l'aller on a dormi à Ardgarry farm, un charmant bed and breakfast pour lequel on a eu un gros coup de cœur! Sue et son mari vous accueillent à bras ouverts et se mettent en quatre pour vous faire plaisir. C'est joli, douillet, et on est vraiment à la ferme entre les moutons, les poneys et la basse-cour! Le matin vous prenez votre petit-déjeuner dans leur joli salon avec un bon feu de cheminée, ambiance so britsh! (Fabien a trouvé la nourriture super bonne, en plus vous cochez ce dont vous avez envie). Bon à savoir pour les intolérants: Sue propose du pain sans gluten et de la margarine sans protéine de lait.



 La déco de jardin bien du pays!

Au retour on a dormi à Tigh na Cheo, avis mitigé: la chambre était mignonne mais petite; et surtout le lit grinçait effroyablement au moindre mouvement (oubliez la fête du slip!). Le propriétaire n'était pas des plus aimables mais par contre sa femme était adorable; au petit-déjeuner elle m'avait mis de côté un grand bol de fraises pour être sûre que je puisse manger quelque chose.




Sur l'île de Skye, on avait pris pour la semaine le Ridge End Cottage (au nord de l'île), définitivement la plus belle maison qu'il nous ait jamais été donnée de louer! Elle est isolée, grande, et super cosy (mention spéciale à la déco avec plein de cœurs et à la douche de la mort qui tue avec pas moins de quatre jets!). On avait vraiment l'impression d'être chez nous; les propriétaires avaient même tout préparé à l'avance pour faire un feu de cheminée. Le must : les moutons tout autour de la maison, un vrai bonheur de les voir passer devant la fenêtre quand je préparais le petit-déjeuner, j'étais trop heureuse. Et puis la vue est superbe, admirez plutôt:

Depuis la chambre



 Depuis la cuisine; ça change des vieux pigeons moches parisiens! 
 Le salon (qui était déjà plus grand que notre appart tout entier...)
 L'immense chambre
 Et enfin la cuisine toute équipée (pourquoi j'ai pas la même hein??)


L'île de Skye sans gluten et sans lactose

En Ecosse tout le monde connaît les intolérances alimentaires, donc vous n'aurez pas le sentiment de passer pour un extraterrestre. On a mangé deux fois au resto et les gens se sont toujours montrés charmants et très prévenants. Dans le premier (gastronomique), la serveuse a emmené ma fiche en cuisine pour voir avec le chef comment il pouvait s'adapter. Résultat: je ne me suis jamais autant régalée depuis que mes intolérances sont apparues, pour un peu je les aurais oubliées! (bon quand j'ai vu le fabuleux dessert de Fabinou arriver, là c'était plus possible d'oublier :p). On a aussi mangé dans un pub où ils m'ont fait un truc spécial car aucun plat de la carte ne convenait.

Au supermarché j'étais ravie car j'ai trouvé plusieurs trucs que je ne peux pas manger en France à cause de saloperies inutiles rajoutées (genre dextrose ou sirop de glucose), à l'instar du jambon de poulet. Après je n'ai pas regardé s'ils avaient des produits spécifiques sans gluten et/ou sans lactose vu que je suis poly-intolérante (y a toujours un truc qui colle pas), mais ça ne m'étonnerait pas qu'ils en proposent.

Et puis sinon Fabien a goûté le fameux haggis (la panse de brebis farcie) qu'il a préparé lui-même à la maison!




 Et voilà, j'espère que cette petite aventure écossaise vous aura donné envie d'aller vadrouiller sur l'île de Skye; nous en tout cas on y retournera sûrement!

28 sept. 2012

Vadrouiller avec des intolérances alimentaires




Parce que mes intolérances alimentaires sont désormais, que je le veuille ou non, au centre de ma vie, j'ai été obligée d'adapter ma façon de voyager. Je reçois régulièrement des demandes de conseils pour préparer des voyages de la part de personnes intolérantes ou de parents, alors je me suis dit que ça pourrait être pas mal d'y consacrer un post.

Pour commencer voici mon parcours, et j'imagine que beaucoup s'y retrouveront...

J'ai commencé à avoir des maux de ventre en rentrant de Singapour, au début j'ai mis ça sur le compte d'une saloperie que j'avais chopée là-bas. J'avais des hauts et des bas, mais un an après ça s'est brusquement aggravé, mon état de santé général s'était détérioré au point que je ne pouvais plus faire de sport et que j'avais le plus grand mal à bosser ma thèse. Je passais la journée allongée sur le canapé et j'étais complètement déprimée. J'ai passé une batterie d'examens, prises de sang, radios, scanner et tout le tointoin, mais on ne trouvait pas ce que j'avais. Après un entretien de cinq minutes top chrono, une gastro m'a même dit que je psychosomatisais et qu'il fallait que j'aille voir un psy! Je ne pouvais plus voir les médecins en peinture; même mes parents dont je suis très proche n'arrêtaient pas de répéter que c'était le stress de la thèse. Il a bon dos le stress...

Alors j'ai fait ce qu'il ce faut normalement pas faire, j'ai commencé à fouiner sur Internet. Et pour le coup Internet m'a sauvé la vie car j'ai découvert des parcours identiques au mien, de la part de personnes qui s'étaient révélées intolérantes au gluten. Sachant que j'avais moi-même remarqué que c'était après les repas que j'étais au plus mal et que j'ai des allergies multiples et variées depuis que je suis petite, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer un régime sans gluten. Trois jour après, j'avais l'impression de revivre!

Le problème des intolérances alimentaires c'est qu'elles peuvent se manifester de façons très variées (ce qui à mon sens est un frein au diagnostic en raison du cloisonnement des différentes spécialités dans la médecine occidentale). De mon côté j'avais une bonne trentaine de symptômes complètement distincts du digestif, comme la chute de cheveux, la tachycardie, les vertiges (l'impression d'être bourrée, j'arrivais même plus à marcher droit!), les plaques de boutons, une sécheresse chronique sur le visage, le saignement des gencives et les aphtes à répétition, les tremblements, les difficultés respiratoires et visuelles, etc.

Aujourd'hui la quasi totalité de ces symptômes a disparu, mais le problème c'est que je suis devenue extrêmement sensible et que j'ai développé d'autres intolérances. A l'heure actuelle je suis poly-intolérante au gluten, lactose, maïs, soja et amandes; et je tolère très mal les conservateurs ou tout additif (en gros je ne peux rien manger qui ait été un tant soit peu préparé, je consomme uniquement des matières premières), mais aussi les trucs frits, les poireaux, les oignons, les champignons, la levure etc. ! Et en plus comme j'aime la difficulté je suis devenue végétarienne, au secouuuurs lol. Mais bon il n'empêche que je suis en super forme physique, je fais mes 4 entraînements hebdomadaires de mma, je combats sans problème et mes étudiants me donnent 25 ans huhu

Pour autant il était juste impensable que je renonce à voyager à cause de ces foutues intolérances. J'ai donc dû m'adapter. Voici mes conseils, tirés de mes propres expériences:

  • En France en en Asie dites plutôt que vous êtes allergique; en France parce que les gens pensent que ce n'est pas bien grave si vous mangez un truc que vous ne tolérez pas (genre vous en tirerez seulement avec un mal de ventre) et qu'ils s'en fichent un peu, et en Asie parce que les intolérances me semblent moins répandues (à part le soja) à l'inverse des allergies qui sont connues et prises au sérieux.
  • Préparez une fiche avec ce que vous ne POUVEZ PAS manger mais surtout ce que vous POUVEZ manger; je vous conseille de la traduire en anglais et dans la langue du pays que vous visitez (avec google traduction) et de l'illustrer avec des images. Cela facilite énormément les choses car les serveurs peuvent l'emmener en cuisine : personne ne panique et c'est bien plus facile pour le cuistot de vous préparer à manger.

Voici par exemple la fiche que j'emmenais au Japon 

  • Si vous restez un peu de temps dans le même coin, louez une location afin de pouvoir vous préparer à manger. Il est facile aujourd'hui de dénicher à l'étranger des petits apparts ou des maisons, y compris en recourant aux particuliers (Airbnb mais aussi Trip Avisor, Abritel, Booking etc.). Ce qui est cool c'est que ça vous permet de préparer vos pique-nique (pas toujours facile de trouver de quoi pique-niquer dans les supérette, surtout quand on ne peut pas lire les étiquettes...).
  • Bougez hors de France! Ca paraît dingue mais j'ai toujours dix fois moins de difficultés à me nourrir à l'étranger qu'en France, quand bien même les gens ne parlent pas un mot d'anglais et que je suis incapable de vérifier ce que je mange. Dire que la France est à la ramasse est un doux euphémisme, au fin fond des villages aux Açores on trouvait facilement des produits sans gluten, à Dubaï ma sœur (qui est aussi intolérante) pouvait manger des pizza sans gluten dans n’importe quel pizzeria, et en Ecosse il n'est pas rare que les bed and breakfast vous proposent différents produits sans lactose et sans gluten au petit-déjeuner. Pour l'instant à l'étranger il n'y a qu'au Maroc où j'ai galéré, j'ai vraiment eu trèèèèèèès faim (j'y avais été pour un séminaire et je ne pouvais pas me préparer à manger). Le mieux c'est l'Asie car hormis le problème de la sauce soja (qui contient de la farine) la cuisine n'est basée ni sur ni le blé ni sur le lait de vache. Au Japon je m'autorise plein de trucs (bonbons, version japonaise des pringles, sirop...) car je sais qu'ils ne contiendront pas de dérivés de blés comme la dextrose, le glucose ou la maltodextrine.
  • Prévoyez des provisions. Bon moi je suis un peu dans les extrêmes mais maintenant mon sac-à-dos est plein pour moitié de trucs à bouffer...Et tant pis si j'ai que trois tee-shirts à me mettre pour un mois, au moins je crèverai pas la dalle! Si vous ne mangez pas salé le matin c'est surtout au niveau du petit-déjeuner que ça coince. Pour ma part je prévois des galettes de riz, des cracottes, des chips, du quinoa, des tablettes de chocolat, et un pot de Chokénut ou de beurre de cacahuètes pour quand les gâteaux maison seront finis. N'oubliez pas de vous faire un casse-croûte si vous prenez l'avion. 

Mes provisions pour partir sur l'île de Skye où on avait loué une maison
si si, tout est rentré dans les sacs!

  • N'oubliez surtout pas vos médicaments. Quand on n'est pas intolérant ce n'est pas bien grave mais dans notre cas c'est primordial, surtout si vous vous tordez de douleur après une erreur.
  • Et puis enfin affichez votre plus beau sourire : de client "chiant" vous passez à client "chiant mais sympa", ça aide! Enfin de toute manière à part en France et au Maroc je n'ai jamais vraiment eu l'impression d'embêter les gens, limite ils étaient plutôt désolés pour moi. Ils se sont toujours montrés compréhensifs et se débrouillaient pour que je puisse manger quelque chose, voire me faisaient des petites faveurs (en Ecosse au petit-déj la propriétaire m'avait réservé un énorme bol de fraises pour que les autres client ne mangent pas tout!).

Voilà, j'espère que ça pourra vous aider un peu; en tous les cas on peut très bien voyager avec de multiples intolérances (de tous mes voyages je n'ai fait qu'une seule grosse erreur et je pense que c'était une contamination croisée). Le plus dur finalement c'est de se dire qu'on ne pourra plus voyager comme avant : on ne peut plus goûter les spécialités locales, on a toujours un peu la honte de descendre sa bouffe au petit-dej d'une guest-house (ça fait un peu la grosse chieuse !), on doit constamment prévoir; bref on développe un rapport à la nourriture qui est de l'ordre du besoin et non plus du plaisir. C'est le prix à payer pour vadrouiller, mais c'est finalement bien peu de choses :)