Pico, part 2

A Pico hormis l'observation des baleines qu'est-ce qu'on fait? On marche! Eh oui, on en a bouffé des sentiers de randonnée, et ce pour notre plus grand plaisir! Le trail n°24 du Rother Guide (from Criaçao Velha to the Gruta das Torres) était super sympa, le clou étant évidemment la visite de la grotte.

Il y a des petits veaux absolument partout!

 Le mariage du minéral et du végétal

Une espèce endémique

La gruta das Torres est la grotte la plus impressionnante qu'on ait faite. On est obligatoirement accompagné par un guide car elle est immense (5,2 km, c'est la plus grande des Açores) et il n'y a aucun éclairage, juste les lampes de poche. Elle est formée d'un ensemble de tubes de lave reliés entre eux et atteint jusqu'à 15 mètres de hauteur à certains endroits. On se sent "entouré" par la lave; à un moment le guide nous a demandé d'éteindre les lampes de poche et c'était incroyable, on ressentait vraiment qu'on était dans les profondeurs de la terre...

L'entrée de la grotte

 On peut y observer différents types de lave, 

celle-ci faisait visqueuse, on aurait dit alien!

 On voit bien le chemin tracé par le torrent de lave

 Il y a de grosses faille, ça fait peur car on a l'impression que tout peut s'écrouler!

On a particulièrement apprécié le trail n°28 (circling Santa Luzia). Par contre prévoyez les mouchoirs si vous êtes allergique aux graminées car on s'est tapé des crises monumentales en traversant les villages. Les massifs d'hortensias qui bordaient la route étaient absolument énormes, et des couleurs! La côte est bordée de lave, c'est très joli. Et on a bien rigolé car il y avait de grosses vagues qui s'écrasaient; un peu d'eau par cette chaleur ça faisait du bien!

Cet adorable petit agneau n'avait que quelques jours, 

on voyait encore son cordon ombilical...

Ca c'est du joli sentier!

Une belle petite église en lave

Le soir  on a une très jolie vue sur Faial, on a l'impression qu'on pourrait presque la toucher. Si on a de la chance on peut admirer un magnifique coucher de soleil.

 Deux petits garçons bien facétieux!

Tous les matins en sortant de la tente je guettais anxieusement le temps pour savoir si on pourrait enfin escalader le Pico (2351m). Ca c'était vraiment LE truc que je voulais faire aux Açores! Un peu partout on peut lire qu'il faut un guide et qu'on ne doit pas se lancer si on n'a pas le pied sûr. En plus avant de commencer l'ascension vous devez vous enregistrer, on vous donne un GPS, on vous passe un film et on vous prévient que ça vous coûtera une blinde si jamais vous vous êtes aventurés hors du sentier et qu'il faut vous chercher en hélico! Bref avec cet arsenal de précautions on s'en faisait un peu une montagne de ce Pico...Donc autant dire qu'on n'a pas compris parce qu'en deux heures c'était plié, on était au sommet frais comme des gardons!

Safari vaches sur la route qui mène au Pico

Faial au loin

 Arrivée à la 45ème balise

Le cratère est immense, on y a passé près de trois heures. Il est bordé de hautes falaises et par temps dégagé on a une vue imprenable sur Faial et Sao Jorge (nous on avait une mer de nuages mais c'était très joli quand même!). Une question existentielle: comment faire pipi dans ce vaste espace? Ca peut paraître futile mais je peux vous dire que ça m'a taraudée après m'être fait griller les fesses à l'air par un type! 

Au milieu du cratère se dresse le Piquinho. C'est tout mignon comme nom le Piquinho hein? Eh ben je peux vous dire qu'il nous en a fait BAVER! Après notre ascension express on s'est lancé dans son ascension tout confiant mais on a vite déchanté...On a commencé par ce qui nous semblait être un chemin mais on s'enfonçait à mi-cheville dans des petits gravillons de lave, du coup on l'a attaqué par l'autre face. Au début tout allait bien mais ça se transformait de plus en plus en séance d'alpinisme. Seulement voilà, impossible de faire demi-tour; on s'est retrouvés agrippés à la paroi à tester les prises en priant pour que les pierres ne se décrochent pas. J'en garde une des plus belles frousses de ma vie! Un couple qui nous avait suivis a laissé tomber, heureusement parce qu'on voulait pas avoir leur mort sur la conscience! Je peux vous dire qu'arrivés en haut on faisait pas les fiers...(bon du coup on est arrivés les premiers, forcément quand on passe par la face escarpée ça va plus vite!). Pour la descente on a emprunté l'autre côté et franchement c'était quand même pas terrible non plus, à un moment une grosse pierre s'est décrochée et on a dû gueuler pour pas qu'une nana se la prenne en pleine tête; ah je m'en rappellerais du Piquinho!

Vue sur le cratère du haut du Piquinho

 Heureuse d'être en vie :p

 Les grandes falaises qui bordent le cratère

 Il y a même de la neige dans des failles

La descente nous a paru plus difficile que la montée (on a mis plus de temps), elle tuait littéralement les genoux. En plus le brouillard s'est mis de la partie, la bonne purée de poix où on ne voyait pas à trois mètres. Du coup on n'arrivait pas à distinguer les balises, plusieurs fois on a dû faire demi-tour. Enfin on a fini par arriver, fatigués mais heureux comme des rois, on en garde un souvenir mémorable :)

A suivre : comment on ne peut définitivement pas s'empêcher de faire nos neuneus au moins une fois par voyage!