27 juin 2010

Kyoto



Après Sapporo, direction Kyoto, la ville aux milliers de temple (et ce n'est pas une expression, il y en a vraiment à chaque coin de rue!). J'en attendais beaucoup car sur les forums de voyageurs tout le monde disait que c'était une ville exceptionnelle, the ville à voir au Japon, mais personnellement je n'ai pas trop accroché...

A mon goût il y a beaucoup trop de touristes, aux abords de la gare il y en avait limite plus que des Japonais! Après Sapporo où on était les seuls c'était assez désagréable (et les bagpackers occidentaux de notre hôtel étaient tout bonnement infects, complètement impolis et tirant tous la gueule, on a vraiment halluciné...). C'est vrai que l'architecture est traditionnelle, mais du fait de ce côté très touristique je ne me suis pas vraiment sentie immergée dans la culture japonaise comme ça a pu être le cas dans les autres villes.

Les temples étaient magnifiques, mais au bout d'un moment j'avoue avoir éprouvé un peu de lassitude. C'est mon seul regret du bagpack, au niveau de la religion nos connaissances sont très limitées, du coup on avait l'impression de voir tout le temps un peu la même chose. J'aurais bien aimé avoir des explications approfondies. De ce que j'ai lu, les deux grandes religions sont le shintoïsme et le bouddhisme, que de nombreux Japonais pratiquent conjointement. Le shinto regroupe énormément de divinités (notamment de la nature) et porte donc plutôt sur la célébration de la vie, alors que le bouddhisme a trait à tout ce qui est immatériel. Du coup ils vont faire par exemple un mariage shinto et un enterrement bouddhiste. Et après il y a énormément de "sectes" (branches) différentes donc pas facile de s'y retrouver.

Ce que j'ai adoré par contre ce sont les jardins, ils sont très soignés et magnifiques, surtout avec les érables qui commencent à rougeoyer. Il y a du vert, du jaune et du rouge de partout! Kyoto est vraiment la ville où on a pu admirer les plus jolis jardins.

Par contre vous me pardonnerez, j'ai la flemme de retrouver tous les noms des temples!

Un arbre centenaire
Cette partie du temple était classée trésor national

Dans ce qui fut le premier quartier des plaisirs de Kyoto se trouve la Maison Sumiya, une bâtisse immense où se réunissaient notamment les artistes, les écrivains et les politiciens pour se laisser aller aux plaisirs de la nourriture, de la conversation, de l'art et des femmes (les geishas s'y rendaient pour distraire les convives). La cuisine est immense et on peut admirer nombre d'objets d'époque. Un vieux monsieur très aimable se fait un plaisir de vous donner des explications en anglais.

Un paravent très ancien
Le petit jardin intérieur
Et le jardin extérieur

Ensuite on s'est promenés à travers la ville, il y a des petits temples absolument partout.

Fabien est assorti au pont!
De jeunes écoliers nourrissent les oies voraces d'un jardin

Devant les temples, les fidèles accrochent des petits papiers avec leurs vœux. Ils peuvent aussi accrocher des petits panneaux de bois décorés, ou encore écrire leurs prières qui seront ensuite brûlées collectivement et se rapprocheront donc du ciel grâce à la fumée, ayant ainsi plus de chance de se faire entendre.


Dans le château Nijo-Jo, pour se prémunir des espions le shogun Tokugawa Ieuasu fit recouvrir le sol d'un parquet "rossignol", c'est-à-dire que les lames chantent sous les pas, prévenant ainsi toute approche intruse. C'est très rigolo car ça fait vraiment le bruit d'un oiseau qui chante! Il y a de nombreuses tentures anciennes et le jardin entourant le château est très grand.


Les temples à Kyoto sont souvent soit en bois très sombre, soit peints en rouge vif. Ils sont d'ailleurs très bien entretenus, apparemment les rénovations sont pratiquées régulièrement.

Les voeux des fidèles sont si nombreux qu'on dirait des petits arbres de papier! On a nourri les carpes de cet étang; en fait il y a souvent des boîtes avec du pain sec et on donne ce qu'on veut

Ce qui est agréable c'est que de nombreux petits temples sont nichés dans de très jolis jardins, ici le "temple des lapins"!


Les magnifiques érables japonais

A proximité de l'un des temples on pouvait s'aventurer un peu dans la forêt environnante et monter en haut de la colline. Ca grimpait sec mais ça valait le coup, tout en haut on arrive à une petite cascade sacrée


On a pu voir quelques jardins zens mais personnellement je ne suis pas du tout rentrée dans le truc, et entre nous j'ai trouvé que parfois ça faisait limite "foutage de gueule" vu le prix de l'entrée...Y en a un ils nous ont donné tout un dépliant avec les explications, on s'attendait à un truc immense, et on a fait le tour en deux minutes top chrono avant de percuter qu'en fait chaque pierre avait sa propre explication! Je crois que je suis beaucoup trop terre à terre, quand je vois un gros caillou j'ai du mal à m'imaginer "la tortue de feu" et un tas de sable "la mer de la sérénité intérieure"...Par contre les connaisseurs y passaient des heures, visiblement ils étaient impressionnés (on a même eu un autographe d'un concepteur apparemment renommé!)

L'un des arbres était en cours d'élagage et un type ramassait une à une les feuilles qui tombaient sur le sable
A un temple on a eu de la chance, il y avait une "cérémonie" avec un superbe dragon. Il est rentré dans les boutiques en criant très fort (tous les pauvres petits enfants étaient en pleurs!) puis il est remonté vers le temple.

Un joueur de corne de brume

A ce temple on a fait un truc excellent! On ne comprenait jamais rien aux explications puisqu'elles étaient en japonais donc on ne s'y attendait pas du tout: c'était un chemin sous terre entièrement dans le noir pour aller voir une relique (une grosse pierre) et faire un vœu en la faisant tourner. En fait y avait un genre de corde pour se tenir mais on ne l'avait pas vue, du coup comme des bêtes on avançait complètement à tâtons (et pieds nus!) dans le noir complet en essayant de garder contact avec le mur grâce à la main, trop flippant!

Dans tous les sites historiques on a vu de nombreux écoliers, apparemment ils les sortent beaucoup
Le toit de chaume traditionnel

Un des temples renfermait mille statues de Khannon, la déesse de la compassion aux mille bras, c'était très impressionnant mais on n'avait pas le droit de prendre de photos.

Le célèbre Pavillon d'Or est sublime (initialement avant sa reconstruction seul le deuxième niveau était recouvert de feuilles d'or), avec un beau ciel bleu il doit encore plus rayonner.


Un soir on a été manger un peu loin de la maison et on a décidé de rentrer à pieds; complètement par hasard et sans le savoir on est arrivé à Gion, le célèbre quartier traditionnel célèbre pour ses geishas. C'était l'heure où elles sortaient des maisons après s'être produites et on a eu la chance de voir deux maikos (apprenties) et une geisha, elle était superbe! Ce ne sont pas des prostituées comme la littérature occidentale le laisse imaginer, mais des femmes extrêmement raffinées qui maitrisent parfaitement les arts de la danse, du chant, de la poésie, de la littérature, de la conversation, etc. (à l'époque leur virginité était achetée mais plus maintenant; les services sexuels peuvent exister mais sont apparemment rares). Elles participent à des soirées privées mais il est très difficile d'y assister, que l'on soit occidental ou Japonais: il faut avoir beaucoup de relations et être invité, l'argent n'est pas du tout un garant. Il y en a de moins en moins (environ 200, essentiellement regroupées à Gion) et elles n'ont pas le droit de se marier ni d'avoir d'enfants tant qu'elles sont geishas.

On n'a pas osé les prendre en photos mais ces rencontres étaient magiques: le quartier était complètement désert et d'un coup dans l'ombre surgissaient ces créatures marchant à petits pas avec leur énormes socques, des apparitions un peu irréelles!

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